Introduction à l’humanisme – 2

La tradition humaniste dans l’ancienne asie

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 L’humanisme a souvent été dépeint comme une invention occidentale mais en fait elle trouve son origine dans des cultures diverses partout dans le monde. L’inde et la Chine, pour ne citer que ceux-là ont une riche tradition de philosophes naturalistes et humanistes qui remonte au moins à 3,000 ans.

 Le mouvement Lokayata qui a émergé en Inde,  critiquait la religion Hindou de cette époque et prônait une philosophie naturaliste de l’explication de l’univers. 400 ans plus tard, au 6e siècle avant notre ère, Un penseur indien Charvaka inspira un mouvement qui prêchait une philosophie morale centrée sur l’être humain : dans le poème épique Hindou le « Mahabharata » un adepte de Charvaka est mis à mort pour avoir critiqué les penchants guerroyeurs du roi!

Les philosophes chinois du 6e siècle avant notre ère, ont également développé une éthique humaniste et une philosophie fondée en grande partie sur le scepticisme envers le surnaturel . Leurs critiques des croyances du temps était souvent sournoises. Par exemple, le grand maître Taoïste Lao Tseu (milieu du 6e siècle ANE ) exprimait ainsi son scepticisme des explications surnaturelles; « si les éclairs sont un signe de la colère des dieux, alors les dieux se préoccupent surtout des arbres. »

Les philosophes chinois de cette époque enseignaient que l’on ne pouvait rien connaitre du royaume spirituel sans toutefois nier qu’il puisse exister. Cet agnosticisme envers le surnaturel les conduisait vers des conclusions résolument humanistes. Ces grands penseurs du 6e siècle ANE prétendaient qu’étant donné que les humains n’avaient aucun moyen de connaitre quoi que ce soit du surnaturel ,  par conséquent on ne pouvait pas s’en réclamer comme fondement de la morale. Ils soutenaient que la meilleure base d’une moralité demeurait la connaissance du monde naturel, de la nature humaine et de la société.

Le plus célèbre de ces penseurs fut certainement Confucius. Les disciples de Confucius essayèrent de remplacer les croyances religieuses par une éthique fondée sur la famille et la société. Le confucianisme met l’accent sur la bienveillance, le respect de son prochain et la réciprocité comme fondement de l’ordre social. Un premier énoncé de la « Règle d’or » de l’éthique apparait dans « les entretiens » (écrits) de Confucius; « ne faites pas aux autres ce que vous n’aimeriez pas qu’on vous fasse ».

Les confucianistes ignoraient le domaine du spirituel pour faire la promotion d’une vision davantage terre-à-terre de l’existence qui rendait les dieux inutiles. D’après la légende lorsqu’on demandait à Confucius comment servir les esprits et les fantômes il répondait « si vous êtes incapables de servir les hommes, comment pouvez-vous servir un esprit? » 

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