Évolution, créationnisme et science – avancé

Auteur original: Massimo Pigliucci Massimo Pigliucci est actuellement professeur de philosophie au Lehman College de l’université de la Ville de New York. Il est aussi le rédacteur en chef du magazine Philosophy & Theory in Biology. Il est connu pour être un critique du créationnisme. Il est co-hôte du balado Rationally Speaking [archive] avec Julia Galef.

Traduction et révision : Jean Delisle

Leçon 1 : Histoire de la controverse création-évolution

 

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Pour bien comprendre la différence entre science et pseudoscience, nous partirons, dans ce cours, de la querelle qui oppose les tenants du créationnisme à ceux de l’évolutionnisme. J’ai choisi cette controverse parce que, d’une part, elle m’est familière, et que d’autre part elle revêt une grande importance pour les humanistes et les sceptiques, mais on pourrait tout aussi bien utiliser d’autres exemples.

Mon intention est d’explorer les principes de base, les hypothèses, le modus operandi et les preuves se rapportant à la fois à la théorie de l’évolution et au créationnisme . Une comparaison permanente entre les deux approches pourra peu à peu préciser pourquoi la théorie de l’évolution est une science (sous réserve que la théorie actuelle puisse être partiellement fausse, ou du moins incomplète), tandis que le créationnisme est une pseudoscience (et il en serait ainsi même s’il s’avérait, par exemple, qu’une divinité surnaturelle a effectivement créé l’univers ex-nihilo!).

Le lecteur doit constamment garder à l’esprit que le but ici n’est pas de parvenir à une démystification systématique du créationnisme et encore moins de présenter des excuses au nom de l’évolutionnisme. Rien de cela n’est vraiment nécessaire et de toute façon a déjà été fait. Le but recherché est avant tout de stimuler une réflexion critique sur ces deux sujets, et d’arriver à comprendre la science comme processus de recherche et de découverte.

Au secondaire. je n’ai jamais beaucoup aimé l’histoire. J’ai plutôt lu sur la philosophie et, le plus souvent, sur la science. Il me semblait que l’histoire se contentait de répertorier les événements passés sans avoir de retentissement sur le présent. En outre, elle n’avait aucune signification. Cela me semblait être juste une fichue suite de choses les unes après les autres.

Je me trompais royalement et aujourd’hui, je passe beaucoup de mon temps à lire de l’histoire, dans l’espoir de rattraper ce que j’ai raté en n’y portant pas suffisamment attention durant mon secondaire. C’est pourquoi cette première leçon est consacrée à un bref historique de ce qui s’est passé dans la controverse évolution /création, car je crois que sans cette perspective historique nous ne pouvons pas véritablement saisir l’état actuel du débat. Je crois aussi que c’est ce manque de compréhension chez la plupart des personnes impliquées dans le débat qui en retarde la solution.

Les débuts de la théorie darwinienne de l’évolution sont bien connus : le voyage de Darwin aux Galápagos et dans d’autres régions d’Amérique du Sud, le long hiatus entre son retour en Angleterre et la publication de « L’origine des espèces »  en 1859, publication brusquée par le fait qu’Alfred Russell Wallace s’apprêtait à publier des idées très similaires, tout cela est bien établi dans les annales de l’histoire des sciences. Il est aussi généralement admis que le livre de Darwin s’est vendu avec une rapidité impressionnante comme ouvrage « technique » d’histoire naturelle et que les idées « darwiniennes » se répandirent comme une traînée de poudre, malgré une certaine résistance dans les milieux universitaires et théologiques. Avant la fin du XIXe siècle, la théorie de l’évolution par la sélection naturelle a été largement acceptée non seulement en Angleterre, mais également aux États-Unis, en Russie et dans la plus grande partie de l’Europe.

Le darwinisme et l’amérique

Avant la publication de « L’origine des espèces », le créationnisme reposait sur la notion que l’âme de chaque fœtus humain était spécialement créée, contrairement à la doctrine du traducianisme selon laquelle les âmes étaient en quelque sorte héritées des parents, un peu comme les gènes (mais à l’époque, bien sûr, personne ne savait rien de la génétique). Darwin employait l’étiquette de « créationnistes » pour désigner ceux qui s’opposaient à sa théorie de descendants susceptibles d’être différents de leurs ascendants..

Asa Gray, ce botaniste américain à qui la théorie évolutionniste doit beaucoup, écrivit en 1873 au sujet des « créationnistes spéciaux », selon qui les espèces avaient été créées par voie surnaturelle et telles qu’elles se présentent maintenant. Même alors, les antiévolutionnistes les plus éminents du XIXe siècle ne se sont jamais attribué l’étiquette de créationnistes. Y compris Louis Agassiz, qui a dirigé le Musée d’Histoire Naturelle de Harvard jusqu’à sa mort en 1873 et qui, en 1867, a déclaré, en parlant du darwinisme, « Je pense bien survivre à cette manie. » À la mort du géologue John William Dawson en 1899, il n’y avait pas un seul scientifique de premier plan aux États-Unis pour défendre ce que nous appelons aujourd’hui le créationnisme et le mouvement endossa une nature religieuse laquelle, n’en déplaise à certains de ses partisans les plus éloquents, il conserve à ce jour.

WilliamJenningsBryan

Les chrétiens conservateurs, pour la plupart évangéliques , qui à la fin du XIXe siècle niaient de façon insistante l’évolution ne pouvaient cependant pas se rallier autour de la bannière du créationnisme pour la simple raison qu’ils avaient entre eux des désaccords importants sur l’interprétation de la Genèse – mésentente qui persiste encore de nos jours. William Jennings Bryan (voir photo), l’un des procureurs du fameux procès Scopes de 1925, a endossé la théorie jour-ère de l’interprétation de la Genèse, selon laquelle chaque jour de la création dans la Genèse correspondait à un âge géologique. La position de Bryan a eu beaucoup de succès, tout comme la « théorie de l’intervalle », qui suppose un écart entre les différents passages de la Genèse pour être en mesure de concilier une période géologique du temps avec les six jours classiques du récit biblique. En fait, à peu près les seuls à croire en une interprétation littérale de l’histoire de la création ont été les partisans d’Ellen G. White, soit les membres de l’Église adventiste du septième jour. Cela met en évidence un paradoxe intéressant: à la fin du XIXe siècle, les chrétiens américains ont été à bien des égards beaucoup plus prêts à accepter la science que certains de leurs homologues de la fin du XXe siècle.

La guerre à l’évolution a d’abord été menée par les adventistes et surtout par leur géologue autodidacte, George McCready Price. Price fit la proposition que la preuve scientifique était effectivement en accord avec le récit biblique du déluge. Il anticipait ainsi « la géologie du déluge » et le créationnisme scientifique par plus d’un demi-siècle. De fait, il envisagea même de créer une revue appelée Le créationniste, signe que ce vocable commençait à être adopté dans son sens] moderne.

Au début du XXe siècle, la bataille créationniste, initialement non clairement identifiable à une région particulière des États-Unis, vit de plus en plus dans les États du sud le leader incontesté, tant au chapitre des poursuites judiciaires effectives ou amorcées que du nombre d’opposants de premier plan parmi les détracteurs de l’évolution. Alors que la réalité était plus disparate et complexe que simplement « les États du sud contre le reste du monde », il est certes vrai que certains des épisodes les plus pertinents pour notre histoire sont survenus dans cette région du pays. Ironie du sort, l’explication avancée veut que ce soit précisément le succès précoce de la théorie darwinienne dans le Sud qui ait généré cette réaction contre la théorie de l’évolution dont nous pâtissons encore aujourd’hui.

Les choses ont commencé à s’activer pour les contempteurs de l’évolution après la Première Guerre mondiale, quand les intégristes ont de plus en plus imputé à l’enseignement de l’évolution les graves difficultés que connaissait la société – une tactique qui ne s’est pas démentie de nos jours. Cette levée de boucliers a conduit, dans les années 1920, à ce qu’on peut appeler une chasse aux sorcières contre les biologistes évolutionnistes des collèges baptistes du Sud. Simultanément, de nombreuses législations dans le sud ont proposé des lois anti-évolution, et l’Arkansas, la Floride, le Mississippi, l’Oklahoma et le Tennessee ont effectivement voté des lois sous une forme ou une autre. (En Floride, par exemple, l’enseignement du darwinisme a été déclaré « inapproprié et subversif »). Alors que plusieurs grands journaux du Sud se défendaient] contre les attaques des fondamentalistes, des prédicateurs comme J. Frank Norris acquéraient suffisamment d’influence pour faire congédier des professeurs d’université, comme dans le cas d’un sociologue de l’université de Baylor à Waco, au Texas.

Les attaques juridiques

ClarenceDarrow_ScopestrialNous voici arrivés au procès du professeur suppléant de biologie John Scopes, accusé d’avoir enseigné que l’homme descend d’un ordre inférieur d’animaux. Le « procès du singe » comme on l’a appelé, a eu lieu à l’été de 1925 à Dayton, au Tennessee et a vu la participation de certains des plus grands esprits juridiques de l’époque, en particulier celles du controversé avocat agnostique Clarence Darrow dans l’équipe de défense de Scopes et du populiste et croyant William Jennings Bryan pour la poursuite. Les deux hommes, Darrow et Bryan (vus de dos sur la photo et s’adressant au public lors du procès) ont offert leurs services en raison de la forte incidence, pensaient-ils, que cette cause allait avoir sur les questions de religion et de liberté académique .

Pour comprendre l’importance du procès Scopes, il faut savoir que, dans une certaine mesure, il était en réalité prémédité. L’American Civil Liberties Union (ACLU), qui n’avait pas à l’époque la même notoriété qu’aujourd’hui, avait activement cherché un enseignant local prêt à contester la loi du Tennessee interdisant d’enseigner que l’homme descendait d’animaux inférieurs à lui et des personnalités de premier plan de Dayton avaient encouragé Scopes à se porter volontaire pour subir ce procès, le tout dans l’espoir de faire de la publicité à la ville et ainsi « de la mettre sur la carte. » Cette toile de fond des événements, toutefois, ne diminue en rien le fait que, contrairement à ce que soutiennent des commentateurs modernes et les créationnistes, il y avait effectivement une loi anti-évolution et qu’elle était juridiquement contestée. Les événements qui ont mené à ce procès ont donc été jusqu’à un certain point aménagés, mais par contre les aspects juridiques et l’instruction, indépendants eux. de toute mise en scène, ont été menés avec sérieux et avec le souci de leur importance. .

Le procès se conclut exactement comme l’ACLU l’avait espéré. Ils avaient l’intention de porter l’affaire devant la cour suprême des États-Unis afin de contester la constitutionnalité de la loi du Tennessee, indépendamment du fait que Scopes avait enfreint cette loi. En fait, ils n’avait pas vu d’un bon œil la participation de Darrow au procès Scopes parce qu’ils voulaient passer le plus tôt possible à un tribunal supérieur, et la possibilité que le talent de Darrow pourrait effectivement réussir à faire acquitter Scopes a été un cauchemar constant tout au long du procès. Malheureusement pour eux, le juge fit une erreur technique en décidant lui-même de l’amende que Scopes devait payer (au lieu de laisser cela au jury); en conséquence, la condamnation fut renversée par la cour suprême du Tennessee en raison de ce simple détail technique.

Comme l’État décida de ne pas entreprendre un autre procès qui risquerait de lui porter tort, l’ACLU dut attendre beaucoup plus longtemps que prévu pour réaliser son objectif. Une des conséquences a été que la loi connue sous le nom de Butler Act demeura en vigueur dans le Tennessee pour] finalement être abrogée en 1968.

Il y eut une longue pause entre le procès Scopes et l’affaire suivante. Ce n’est pas avant 1968 que la cour suprême américaine a invalidé une loi de l’Arkansas parce qu’elle violait la clause du premier amendement qui stipule qu’aucun État ne peut exiger que des restrictions soient apportées à l’enseignement du fait de l’adhésion à quelque doctrine religieuse que ce soit. Une autre décennie s’écoula relativement calmement, mais les années 1980 ont vu une explosion de causes importantes.

En 1981, la cour supérieure de Sacramento a tranché en faveur de l’État de Californie et rejeté l’argument du demandeur selon lequel l’enseignement de l’évolution dans les écoles publiques représentait une atteinte à la liberté de religion des enfants. Le tribunal a, en effet, enjoint à l’État d’étendre l’application de sa politique de lutte contre le dogmatisme – qui consistait en discussions sur la manière dont la science arrive à des conclusions certaines et en l’enseignement des diverses hypothèses sur les origines – à tous les domaines de la science et pas seulement à la biologie évolutive.

L’année suivante, une cour fédérale a rendu un jugement d’une grande portée contre une loi proposée par le Conseil de l’éducation de l’Arkansas. Le Conseil demandait que dans les écoles publiques soient traités à égalité l’évolutionnisme] et le créationnisme . Le juge William R. Overton a fondé sa décision sur l’examen attentif de ce qui constitue une science, examen qui l’a amené à rejeter le créationnisme comme étant non scientifique. Une telle décision implique que la loi en question n’était pas une loi laïque, que donc elle violait la constitution des États-Unis. En outre, le juge Overton a noté la grande importance que les créationnistes accordaient à la question de l’origine de la vie en en faisant le socle sur lequel reposait la théorie de l’évolution . Or, il s’est bien rendu compte que la théorie de l’évolution , elle, ne se préoccupait pas du problème des origines mais qu’elle traitait de ce qui s’est passé après l’apparition des toutes premières formes de la vie .

Une troisième décision marquante des années 1980 a été rendue par la cour suprême des États-Unis, qui invalida une loi votée en Louisiane sous le nom de Creationnism Act. Le motif de cette décision a été, encore une fois, une violation de la séparation constitutionnelle entre l’État et l’Église. La loi prévoyait l’enseignement de l’évolution uniquement lorsque la « science » de la création était également enseignée. Il a été jugé que la loi nuisait à la formation scientifique et que l’implication même du terme « science de la création » cautionnait directement la religion dans les écoles publiques.

Quatre nouvelles affaires au cours des années 1990 aboutirent également sur le plan juridique à des défaites pour les créationnistes. En 1990, la cour d’appel du 7e circuit a replacé le débat de nouveau dans le domaine de la liberté académique (où il s’était trouvé pendant le procès Scopes) quand il a été décrété qu’un district scolaire pouvait, en effet, interdire à un enseignant de présenter en classe le créationnisme en application du premier amendement. De même, la cour d’appel du 9e circuit a jugé que le district scolaire Capistrano avait le droit légal d’exiger d’un de ses professeurs qu’il enseigne la théorie de l’évolution , car il s’agit d’une théorie scientifique et elle a rejeté l’argument de l’enseignant qui soutenait qu’il existe une telle chose que « la religion de l’évolutionnisme ».

En 1997, une autre décision particulièrement importante concerna à nouveau la Louisiane. La cour américaine pour le district Est de cet État a rejeté une disposition selon laquelle on exigeait des enseignants qu’ils lisent à haute voix un avertissement au sujet de l’évolution – cela, au prétexte de stimuler la pensée critique . Le tribunal n’a pas été convaincu par cette explication, notant que non seulement les étudiants étaient déjà encouragés à penser de façon critique, mais que l’avertissement faisait de la théorie de l’évolution une position à part, présentée comme religieuse et fondamentalement opposée à celle des autres religions. En outre, pour la première fois, la Cour a reconnu explicitement que le «dessein intelligent » était en fait la même chose que la « science de la création » et était donc soumis aux mêmes restrictions. Fait important, la décision a été confirmée par la cour d’appel du 5e circuit et la Cour suprême américaine a refusé d’entendre l’affaire, ce qui signifie que la décision du tribunal inférieur s’applique.

Enfin, en 2000, une autre décision fut rendue à l’encontre de l’argument voulant que l’exigence faite à un enseignant de présenter l’évolutionnisme et non le créationnisme violait sa liberté d’expression . Le juge Bernard E. Borene, de la cour de district, a rejeté le recours présenté contre le district scolaire indépendant 656 du Minnesota. Comme d’autres avant lui, il a tout simplement noté qu’il existait une vaste jurisprudence respectant le droit d’une école d’exiger que ses enseignants suivent un programme (qui dans ce cas, incluait l’évolutionnisme), et que le droit de l’enseignant à la liberté d’expression ne pouvait aller jusqu’à ne pas respecter le programme.

Que pouvons-nous apprendre de l’histoire?

Faisons une pause et réfléchissons au sens de la bataille juridique que les créationnistes et les évolutionnistes ont menée pendant la plus grande partie du XXe siècle, en tenant plus particulièrement compte des évènements récents et des différents projets de loi introduits dans les diverses législatures aux États-Unis, car si le passé est garant du futur, le choc des idée risque de se poursuivre avec une énergie renouvelée au début du XXIe siècle.

Dans un premier constat, nous pouvons prendre acte que les créationnistes ont maintes fois changé leurs tactiques afin de s’adapter aux précédentes décisions de la justice. Alors que pendant le procès Scopes on avait voulu faire revenir les évolutionnistes à la case départ et ainsi affirmer le principe selon lequel la majorité a le droit de décider ce qui sera enseigné dans les écoles publiques, les objectifs sont devenus par la suite plus modestes . Les créationnistes ont alors tenté de demander un temps d’enseignements égal sous prétexte que le créationnisme était une science. N’y arrivant pas, ils ont de plus en plus insisté sur le fait que la théorie de l’évolution n’était pas non plus une « vraie » science et que si elle devait, parce que fortement enracinée dans la culture universitaire, être enseignée, du moins devrait-on le faire en usant d’une mise en garde comme pour des produits qui pourraient se révéler toxiques (aliments génétiquement modifiés, cigarettes).

Les promoteurs du dessein intelligent ont maintenant choisi une autre approche : réclamant le droit « d’enseigner la controverse » au nom de la pensée critique, ils demandent que les opinions des scientifiques qui sont en désaccord avec la théorie de l’évolution soient aussi expliquées. Fait particulièrement désolant, les actions juridiques pro-créationnistes ont souvent été intentées par des professeurs de sciences, qui sont réputés être mieux informés. Je pense que si les éducateurs eux-mêmes ne comprennent pas la distinction entre science et religion, ou entre science et pseudoscience, cela en dit long sur l’état déplorable de l’éducation aux États-Unis.

Le contraste entre les points de vue de certains enseignants en science et la position maintes fois réitérée de la Cour sur la liberté académique est également très intéressant, c’est là une des subtilités du débat qui a le plus souvent enragé les créationnistes. Ils font valoir que Scopes a été défendu par les évolutionnistes sur la base de la liberté académique, mais que cette liberté ne s’applique en quelque sorte pas aux professeurs de sciences qui désirent présenter un point de vue selon eux plus « équilibré ». Ils ont raison de remarquer l’asymétrie, mais il y a des différences fort compréhensibles entre les deux cas.

Tout d’abord, il y a la clause du premier amendement sur la séparation de l’État et de l’Église: comme le créationnisme est une religion mais pas la théorie de l’évolution , l’enseignement du premier est interdit dans les écoles publiques tandis que celui de cette dernière est protégé. Deuxièmement, la liberté académique protège le droit qu’a un professeur d’enseigner une discipline donnée de la façon qu’il (elle) pense être la meilleure, mais non celui d’ignorer le programme de l’école et d’enseigner tout ce qu’il (elle) veut. Les parents seraient certainement et à juste titre fâchés si leurs enfants apprenaient la philosophie pythagoricienne au lieu de la géométrie dans une classe de mathématiques, et la situation n’est pas différente pour le créationnisme et la biologie.

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